Oriza L. Legrand
Parfumeur depuis 1720
Œillet Louis XV – hommage au client le plus illustre de la maison – Déjà le printemps, Relique d’amour, Rêve d’Ossian, Violette du czar : ces noms traversent les siècles et viennent exercer sur nous leur charme revivifié.
Le nom Oriza vient d’Oryza sativa, la variété de riz qu’employait Fargeon aîné pour ses poudres cosmétiques. Parfumeur et distillateur du roi et de sa cour, fondateur de la maison Oriza, il tenait, disait-il, ses recettes de Ninon de Lenclos, immense séductrice et femme de lettres. Elle enseignait « la manière jolie de faire l’amour » aux jeunes hommes fréquentant son salon. Installé dans le carré d’or de la cour du Louvre, Fargeon crée un parfum pour Louis XV, alors jeune enfant roi, la légende Oriza débute.
1811, Legrand entre en scène et entame la création des grandes fragrances de la maison. Le rayonnement continue de s’accroître, jusqu’à l’implantation par Antonin Raynaud – qui rachète Parfums Oriza L. Legrand en 1860 – d’une usine qui emploiera 200 personnes à l’orée du XXe siècle. La maison fournit officiellement les cours de Russie, d’Angleterre, d’Italie et de France. Mais les guerres ravagent l’Europe, certains secteurs en souffrent fatalement ; on ne se bat pas avec du parfum. Le somptueux édifice sombre en 1940.
Oriza L. Legrand renaît en 2012 sous l’impulsion géniale d’Hugo Lambert (Cire Trudon, l’Artisan parfumeur, Diptyque) et de Franck Belaiche, qui, après avoir travaillé aux côtés de François Ozon et André Téchiné, quitte la fiction pour réaliser son rêve. Les deux dandys parisiens vont patiemment rassembler un patrimoine éparpillé aux quatre coins du monde pour enfin rééditer et réincarner des formules anciennes ; il n’est pas question de reproduire des originaux, mais de les rendre à la vie, ici et maintenant.
Les parfums Oriza L. Legrand sont fabriqués en France, à Grasse.
V.B.