Nathalie Blanc
Être solaire ou ne pas être
Les solaires conçues par Nathalie Blanc, opticienne lunetière, sont réalisées en France, dans l’une de ses plus prestigieuses usines, fondée par Jean Lempereur dans les années soixante. Les acétates, parfois âgés d’une bonne trentaine d’années, ce qui leur confère une stabilité encore accrue, sont polis au tonneau, quant aux verres, ils sont également fabriqués en France, le fait est suffisamment rare pour être signalé ici.
Mais le made in France ne se mange pas en salade (quoique), il n’est pas gage d’élégance absolue, ou d’excellence. D’autres éléments, sont nécessaires, talent et savoir faire, par exemple. Ceux de Nathalie Blanc n’ont cessé de s’épanouir au fil des ans, depuis la prime impulsion, donnée par Michel Klein il y a quelques années. Modèles et couleurs se déclinent et construisent peu à peu la subtile constellation de Nathalie Blanc.
Porter des lunettes de soleil a peu à voir avec le nombre d’heures d’ensoleillement à Paris ou ailleurs. Depuis Mélodie en sous-sol (1963), nous savons qu’il est tout à fait recommandé de porter ses solaires en pleine nuit, au plus profond d’un casino, d’un club, voire d’une suite d’hôtel, comme seul vêtement, pourquoi pas ?
On s’en doute, la justesse du choix importe, c’est une manière de délicatesse, il s’agit autant de protéger l’autre de nos regards parfois trop vifs, que d’en faire une parure, une révérence, et non pas une arrogance. Les solaires sont à notre époque ce que furent les éventails au 17e siècle – rappelons-nous l’élégance avec laquelle Karl en joua – elles possèdent leur syntaxe et leur vocabulaire.
V.B.