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Le Minor

La vie aquatique

La Marine, qu’elle soit Nationale ou marchande, et la vie de ses marins ont, depuis les origines, tenu à deux éléments : l’équipement, et les intercessions de la communauté, de la famille, auprès des esprits, dieux et déesses, qui régissent les rapports entre les humains et la mer. Il se trouve que ces deux éléments sont historiquement réunis chez Le Minor, dont les brodeurs et brodeuses travaillèrent aussi bien à la confection des kabigs, qu’à celle des bannières dédiées aux Saints du diocèse, qui lors des processions, honoraient tout autant le Saint destinataire que l’adroit travail de leurs artisans.

L’histoire de l’entreprise le Minor débute en 1922, sous une égide féminine, c’est tout d’abord un atelier de bonneterie fondé par Berthe Etui, qui deviendra la Manufacture Bonneterie Lorientaise sous la direction de Juliette Corlay. Leurs lainages couvrent les épaules des marins partis dès l’âge de 14 ans pêcher la morue aux portes du Saint-Laurent. Installée à Guidel au début des années 60, La MBL vêtira bientôt la Marine Nationale du jersey rayé règlementaire ainsi que du pull officier ; son boutonnage sur le côté séduira jusqu’au divin David Bowie, c’est dire à quel point cette pièce est bien un essentiel – et non pas un basique – de la garde-robe du marin d’eau douce ou salée, ainsi que de toute personne ayant développé une idée de ce qu’être élégant signifie.

En 1936 Marie-Anne Le Minor fonde la marque qui portera son nom ; à croire que ces femmes avaient à cœur de protéger efficacement celui des marins du monde. Le Minor réunit à Pont L’abbé des artisans du pays Bigouden dont le travail s’attachera à perpétuer la fabrication des vêtements traditionnels et folkloriques bretons, tant pour les poupées que pour celles et ceux qui les habillent.

La MBL rachètera Le Minor et la fusion des deux portera le nom de cette dernière jusqu’à nos jours, où entrent en scène deux jeunes hommes au cœur pur, Jérôme Permingeat et Sylvain Flet. Leur jeunesse et leur juste lecture de l’époque ainsi que des enjeux économiques, sociaux et environnementaux font que de manière irréprochable et très sincère, ils choisissent de maintenir l’intégralité de la production en France, ils vont même jusqu’à participer au renouveau de la filière de la laine française afin d’être encore plus locaux et responsables, ce dont se soucient assez peu les grands acteurs du secteur. Ainsi se perpétue l’esprit de la marque, ses pulls officier, ses jerseys rayés, ses gammes de couleurs belles et gaies et ses classiques absolus : le kabig notamment, dont une réapparition serait prévue cet hiver, patience et attention, donc.

VB.

ProduIts Le Minor