Laulhère

Le plus petit des monuments Français est aussi le plus connu, il se roule, tient dans une poche ; tricoté à Oloron-Sainte-Marie, c’est un « fashion statement » c’est un béret. Il coiffe nos militaires (et leurs frères des autres continents), nos Michèle, Jane, Inés, Loulou, Pablo, passés et à venir, jusqu’à nos inestimables têtes blondes, le béret – venu du fond des âges gaulois – se porte bien depuis 170 ans chez Laulhère*, merci pour lui.

Les bergers béarnais furent les premiers à tricoter avec la laine de leurs mérinos chéris, l’objet qui, n’ayons pas peur des mots, pourrait fort bien être l’ancêtre du Frissbee, mais nous y reviendrons**. Feutrée, puis teinte, la laine vierge préserve les têtes du soleil, du vent et des intempéries de toutes sortes, jusqu’aux pieds – menacés du gel – des chasseurs alpins, pour les grand modèles, eh oui.

Le béret béarnais est devenu… basque à la mi-dix-neuvième siècle, par la voix de l’empereur Napoléon III, observant avec intérêt cette soucoupe de laine feutrée posée sur la tête des ouvriers du Palais Biarritzois destiné à l’impératrice Eugénie – lui qui était plutôt porté sur le bicorne et elle sur la voilette ; quoiqu’ils eussent été sans doute charmants, coiffés de bérets, mais on ne badine pas avec l’étiquette.

L’objet, qui mêle – à la française – humour, élégance absolue, voire, pointe d’arrogance et terroir est devenu emblème national absolu et éternel, n’en doutons pas, (Pharrel, Autorité Mondiale en matière de couvre-chefs ne devrait pas tarder à l’adopter, si ce n’est déjà fait).

Forts de ces arguments tant pléthoriques qu’irréfutables, nous déclarons en cœur : – Passez casquettes, re-bonjour bérets !

V.B.

*Laulhère est une Entreprise du Patrimoine Vivant.
**Prochain championnat du monde de lancer de bérets : Dernier week-end de juillet à Berzème. Venez nombreux, coiffés de vos Laulhère.