Aisthaet
Cuir Masculin Parisien
Parcours rêvé pour Ludovic Alban, le fondateur d’Aisthaet, cet enfant du sud, qui de chaque étape aura su tirer un enseignement, enrichir sa vision et l’éclairer sur la manière de la réaliser, de s’approcher de la perfection, à travers un travail artisanal et manuel – car le cuir, aussi indestructible qu’il soit, est sensible, et son maniement, minutieux, supporte mal les machines.
C’est tout d’abord chez Yves Saint-Laurent – sous l’égide de Tom Ford puis de Stefano Pilati – que le jeune homme, fraîchement diplômé de l’Ecole Supérieure Des Industries De La Mode de Toulouse débutera. Il passera trois années au cœur de la quintessence du style, de la créativité, et de l’excellence. Cette étape le mènera dans une maison tout aussi prestigieuse et célèbre pour son historique amour du savoir-faire français. C’est chez Hermès, aux côtés de l’immense et discrète Véronique Nichanian, en tant que styliste outerwear, qu’il approfondit sa connaissance du travail du cuir ainsi que ses applications au prêt-à-porter masculin. Chez Hermès mieux que partout ailleurs, les classiques se voient subtilement transfigurés, revivifiés ; on ne peut guère rêver plus riche enseignement. Puis la maison Carven s’adressera à lui pour repenser la marque et la faire renaître, en tant que directeur artistique, cette fois. Sa mission l’amènera à se plonger avec passion dans les archives de la maison, pour en retirer les pièces majeures et les rendre à notre époque, à la fois classiques et renouvelées.
La suite de son parcours, tant technique, chez Look, qu’empreinte de nostalgie chez Chevignon, le rapprochera toujours plus de son rêve : Aisthaet, une maison de cuir masculin parisien, fruit de ces années d’apprentissage et de la libération graduelle de son style. C’est à sa direction qu’il poursuit la construction de son lien indéfectible avec les savoir-faire français, liée à une connaissance profonde des grandes tanneries européennes, de leurs démarches respectives et de leurs produits spécifiques.
Et ça donne quoi ?
Quelques classiques instantanés, dont on découvre à mesure que l’on s’en approche, le subtil raffinement des finitions, sellerie aux tranches travaillées à la main, douceur d’un cuir pourtant indéchirable, chaque pièce renouvelle à sa manière unique ce désir de rendre, avec un soin et un raffinement infinis, le cuir à sa destination première : le sportswear, rappelons-nous que c’est la matière qui vêtit chasseurs et amazones des premiers temps, aussi bien qu’aviateurs et aviatrices des premiers vols. Le cuir redevient enfin la matière du mouvement, de l’énergie et de la vie.
VB.